Mes guitares
J’ai 15 ans, ce sont les années 70, j’écoute passionnément toutes les musiques et je nourris un intérêt particulier à l’endroit de la guitare, fussent-elles classiques, folk, électriques, fussent-elles de déclinaisons universelles, ukulele, luth, mandoline, oud.
Je voudrais vous parler d’elles.
Ma 1ère guitare, 1974, une Yamaha de concert que n’auraient pas renié Narcisso Yepès ou Alexandre Lagoya, ces magnifiques interprètes des plus belles compositions de l’âge d’or de la musique espagnole.
Je m’initie à la lecture à vue, 1ère position, et ne tarde pas à jouer du Bach, le chantre du baroque, la musique pop d’alors. La suivante arrivera très vite : une Ovation manche « alu », parfait pour ciseler les doigts de la main gauche, made in US, dont Marcel Dadi, le roi du picking, faisait son miel. La sienne était l’Adamas, avec ce son rond caractéristique de la marque, dû à sa caisse bombée imaginée par un ingénieur aéronautique.
En 1984, Lyon, rue d’Algérie, le paradis des musiciens… Je jette mon dévolu sur le top de chez Aria : la TITAN Artist 100, une imitation dépassant l’originale, la mythique Gibsons ES335, ¼ de caisse, lourde, touches ébène nacrées, corps en érable, elle sait tout faire. « Made in japan », une marque de qualité.
A une fréquence rapide, au grand désarroi de ma chère et tendre, la famille s’agrandit avec une autre Ovation, une Godin, 100% québecoise, une merveille, légère et polyvalente, une autre Aria mais 12 cordes de 1979, l’idéal pour donner du volume et des couleurs au tube interstellaire Hotel California.
« … And you can never leave… ».
Tous les soirs, je les passe en revue en les lorgnant amoureusement. Domi s’est rendu à l’évidence, elle a jeté les armes. Avec Clara et Hugo, à l’occasion des retrouvailles, il nous arrive de chanter et d’improviser sur une chanson pop ou une bossa. Quelquefois, Lucas nous accompagne au Didgeridoo. Incommensurable bonheur.
Novembre 2019 – Atelier d’écriture de la MJC d’Ambérieu-en-Bugey animé par Gérard Diet et Louis Desbonne