Course à pied

Le pied

Le départ est là, tout proche,
En moi une boule d’énergie…
J’ai visualisé ma course en imaginant
Que je mettrai vite le feu aux poudres…
Et qu’ensuite je verrai…

La meute des coureurs est lâchée,
J’allume la mèche. Irai-je jusqu’au bout ?
C’est le début d’un rêve éveillé…
La course est limpide, la foulée aérienne,
De la tête aux pieds, mon corps ne fait qu’un…

Cette sensation inconnue est démultipliée
Par la pression des coureurs qui me suivent,
Je sens leur souffle … Vont-ils me rattraper ?
Le sentiment de voler, le temps s’est arrêté…

La route s’est subitement aplanie…
La foulée est maintenant lourde, comme lestée
Par un poids venu d’ailleurs…
Mes pieds martellent le sol
Et c’est au tour des bras de dicter
Au corps tout entier de résister
Au retour du coureur si proche

Les derniers mètres, des instants de folie,
Une maison verte au bout de
La rue annonce l’arrivée.
Cette façade tellement banale m’apparaît
Comme la 8ème merveille du monde.
J’avais oublié que les couleurs étaient si belles…
Faut-il vivre de tels moments pour
Réaliser la chance que l’on a de
Simplement… se sentir vivre ?

Je passe la ligne d’arrivée dans un état second…
Ivre de bonheur,
Perclus de douleur…
Le bonheur d’avoir réalisé l’irréalisable,
La douleur tellement savoureuse d’un corps
Que l’esprit et le mental ont su apprivoiser.
Allongé de tout mon long,
Je m’abandonne aux attentions de mes chers amis,
Je plane encore et je remercie
Mes deux pieds meurtris
Interprètes majeurs de ce moment magique…
Et inoubliable…

Tour de l’Ain pédestre – juin 2006 – relais victorieux entre le plateau de Retord et Bellegarde

Auteur

echaume@bugey-internet.fr